Airboy

James Robinson, c'est le monsieur Golden Age des comics. Le renouveau de la JSA dans les années 2000, c'est lui. L'incroyable carrière de Jack Knight en Starman et le retour au premier plan du vilain Shade, c'est lui aussi. Les All-New Invaders cher Marvel, c'est encore lui.


C'est donc tout naturellement à lui qu'Image Comics a confié la remise à jour d'un personnage tombé dans le domaine public : Airboy.


Sauf que Robinson est fatigué d'être old school. Sa carrière actuelle chez DC patine (au moment de l'écriture de cette série, et avant son arrivée chez Marvel sur les Fantastic Four), à tel point qu'il doute de lui en tant qu'auteur. Et très franchement ce personnage ne l'inspire pas beaucoup. Alors que faire ?


La série Airboy s'ouvre sur les états d'âme du personnage de James Robinson en tant qu'auteur, et des doutes personnels qu'il partage avec le dessinateur de la série. Ensemble, ils tentent de dépasser leur blocage de la page blanche à grand renfort de whisky, de cocaïne et de parties à trois. Ce méta-discours sur l'industrie moderne des comics (déclamé depuis le trône) est résolument moderne, et fait fortement penser à des bouquins de Warren Ellis à sa grande époque, et à cent mille lieues du héros boy scout pour lequel il a été engagé. Jusqu'à la dernière page, où le gentil aviateur de la Seconde Guerre Mondiale débarque dans leur bar et les entraine dans son univers de combats aériens contre les méchants nazis.


Avec la série Airboy, Robinson se prouve à lui-même autant qu'au lecteur qu'il est toujours un auteur sur lequel il faut compter. Il entretient volontairement le flou sur ce qui relève de l'autobiographie et ce qui relève de la fiction (jusque dans le courrier des lecteur). Graphiquement, Greg Hinkle est très proche de l'atmosphère du duo de frangins brésiliens Fabio Moon/Gabriel Bà. Cette ambiance un peu cartoon rend le tout plus léger et permet à Robinson de se donner à fond.


Airboy, c'est LA suprise de cette année chez Image. Aucun doute que la série sera rééditée en album dans les mois à venir. En tout cas la critique est unanyme : à lire absolument.

Posté par Leto le 23/08/2015